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Les Cris


Un perroquet, quel que soit sa taille, ça crie. Mais il y a cri et cri! Certains cris servent à communiquer, d'autres à exprimer un sentiment.

 

Alors, comment réagir face aux cris de nos oiseaux ?

 

Les cris d'un oiseau bien dans sa tête.

Quel que soit l'espèce, il arrive toujours un moment dans la journée où l'oiseau crie. Pour un oiseau, les cris sont un moyen de communiquer au même titre que la parole pour nous. Il est important de laisser l'oiseau s'exprimer et de ne pas le chicaner dès qu'il émet un son. Si vous voulez un animal silencieux, il faut choisir un rongeur alors.


Généralement, les cris ont plutôt lieu de le matin et en fin de journée, sachant qu'un oiseau ne criera jamais la nuit : en effet, l'oiseau se couche en même temps que le soleil. Mettre l'oiseau dans le noir le fera cesser de crier et il se mettra à dormir, mais ça doit rester occasionnel afin de ne pas bouleverser son rythme de vie. Gardez bien en tête qu’agir ainsi occasionnellement peut passer mais régulièrement devient équivalent à empêcher un enfant de sortir de la maison. Je redis : Si vous voulez un animal silencieux, il faut choisir un rongeur.


Souvent, au sein d'une même espèce, les mâles chantent plus et on un crie plus mélodieux, dont ils se servent pour courtiser les femelles. Ces derniers ont souvent un cri assez monotone et sont plus silencieuses. Mais attention, il existe des espèces où, quel que soit le sexe, l'oiseau criera beaucoup, comme par exemple les célèbres perruches ondulées.


Les becs crochus (perruches, perroquets…) apprivoisés ont tendance à moins crier que les sauvages, car n'ont jamais eu la possibilité de copier des membres de leur groupe. J'ai aussi lu que des EAM élevés dans un environnement silencieux avaient moins tendance à crier que des oiseaux élevés dans une maison bruyante mais je n'ai jamais pu le vérifier moi-même car je préfère ne pas élever les oiseaux sans qu’ils soient entourés de leur familles pour justement qu’ils puissent être des oiseaux; Mais l'idée me paraît logique sachant que plus il y a de bruit dans une pièce plus un bec crochu adulte a tendance à faire du bruit. Il n'y a qu'à mettre 2 perruches ondulées près d'une télé et monter progressivement le son, on entend toujours plus les perruches que la télé. Si vous avez un oiseau qui aime bien chanter et que vous voulez favoriser certains bruits qu'il émet, il suffit de le récompenser par la voix « C'est bien coco » et avec une friandise à chaque fois qu'il émet le bruit souhaité. Certains oiseaux prendront un réel plaisir, même s'ils ne sont pas apprivoisés, à vous écouter siffler un air et à essayer de le copier et si cela vous plaît il vous suffit de l'encourager pour que l'oiseau le fasse de plus en plus.

 

C'est par la même méthode qu'on enseigne à certains oiseaux à parler, en répétant régulièrement un mot. Il existe des espèces plus douées que d'autres pour apprendre à prononcer des mots et au sein de chaque espèce ça dépend des individus, certains n’auront aucun intérêt d'apprendre à copier un mot.

 

Le fait de favoriser certains chants peut permettre d'éviter dans certains cas que l'oiseau produise des sons désagréables à votre goût. Chez certaines espèces en effet le chant « naturel » n'est pas très mélodieux alors que les oiseaux sont capables de copier de beaux chants ou de prononcer quelques mots. Il est donc plus agréable de leur apprendre un répertoire qu'ils s'amuseront à chanter car ils sauront que ça leur apporte de l'attention de votre part. Un perroquet, même sauvage, sera généralement enchanté de voir que vous chantez avec lui.

 

Les cris d'appel lorsqu’il est seul.

Ça arrive plutôt aux oiseaux qui vivent seuls (sans autres oiseaux) et qui se sont mis en couple avec leur propriétaire.

 

Un bec crochu ne supporte pas la solitude car pour lui elle est synonyme de danger. Dans la nature, les becs crochus vivent en colonies pour se prémunir contre les prédateurs, un oiseau isolé est voué à une mort quasi certaine : il sera attaqué par un prédateur qu'il n'aura pas repéré car il ne peut pas en permanence surveiller tout ce qui l'entoure.

 

Cette peur reste présente chez l'oiseau née en captivité car elle est innée, c'est à dire qu'elle fait partie des choses que l'oiseau n'a pas besoin d'apprendre de ses parents, il né déjà avec cette peur qui fait partie intégrante de son instinct de proie.

 

Lorsque vous quittez votre bec crochu pour aller faire des courses ou aller au travail, lui, qui ne peut pas vous suivre car il est enfermé dans sa cage, se met à paniquer et à stresser car il sent venir le danger potentiel. Dans sa panique, il commence par vous appeler, afin que vous reveniez à ces côtés et que le danger cesse. Mais malheureusement, vous ne répondez pas à ses appels et vous ne revenez pas, donc il panique encore plus et se met à crier encore plus fort et plus longtemps.

 

Les cris d'appel d'un oiseau sont les cris les plus forts qu'il peut émettre, ils sont faits pour être entendus de très loin et vos voisins pourront le confirmer!

 

Ces cris sont le signe d'un stress de la part de votre oiseau, et il va falloir essayer de remédier à ça en le sécurisant. Vous ne pouvez pas changer la nature de votre oiseau en lui faisant comprendre qu'il ne craint rien en restant seul, c'est une peur bien trop ancrée au fond de lui. Il faut au contraire lui faire comprendre que vous allez revenir, que vous ne le laissez pas définitivement seul, car c'est ce qu'un partenaire oiseau ferait dans la nature en répondant aux cris d'appel.

 

Pour ça, prenez l'habitude d'utiliser un son ou une phrase courte, toujours la même, pour indiquer à votre oiseau que vous partez mais que vous allez revenir. Par exemple, lorsque vous partez le matin au travail, vous pouvez dire à votre oiseau « Je vais travailler », et ce dernier finira par associer cette phrase avec votre longue absence qui s'en suit.

 

Vous pouvez aussi tenter d'être plus précis, en choisissant 2 ou 3 phrases qui changeront selon la durée de votre absence, par exemple : « je vais au travail » si vous partez pour la journée, « je vais faire des courses » si vous n'en avez que pour 2 ou 3 heures et « je reviens tout de suite » si vous ne faites qu'un petit aller-retour… Ceci dit, ne compliquez pas trop la chose, 2 voire 3 phrases sont amplement suffisantes, il ne sait pas lire l’heure donc il ne verra pas la différence entre 2 heures et 3 heures par exemple. Trop de phrases différentes risqueraient de l'embrouiller.

 

Toutefois le meilleur moyen d'éviter ceci reste d'avoir deux oiseaux qui se tiendront mutuellement compagnie et qui ne ressentiront donc pas cette peur de la solitude.

 

Les cris incessants d'un oiseau frustré ou malheureux.

Le sentiment de solitude dont j'ai parlé précédemment peut vite se transformer en véritable enfer pour l'oiseau qui ressentira une immense frustration due à la solitude dans laquelle il se trouve et qui se mettra à déprimer.

 

Dans la nature, les couples et les groupes d'oiseaux restent soudés. Les oiseaux ne sont rejetés que s'ils constituent une menace pour la survie du groupe, comme par exemple dans le cas d'oiseaux malades qui ralentissent le groupe et le rendent vulnérable. C'est d'ailleurs pour cette raison qu'un bec crochu attendra le dernier moment avant de montrer un signe de faiblesse s'il est malade.

 

Toujours est-il qu'un bec crochu ne peut pas comprendre qu'on le rejette, car pour lui c'est quelque chose d'inconcevable et d'improbable. A ça s'ajoute le fait que pour lui le rejet est associé à la peur et au danger, comme je l'ai dit précédemment. Ainsi un oiseau fera tout pour ne pas être rejeté : les groupes sont régis par des règles de vies qui ne changent jamais, et le bec crochu cherchera toujours à se conformer au maximum à ses règles pour ne pas être rejeté par les membres du groupe.

 

Considérons maintenant une situation fictive mais néanmoins courante. Une personne achète un jour un oiseau apprivoisée. Au départ, face à la nouveauté de l'achat et à ce petit bout de chou qui n'attend que d'être câliné, le propriétaire ne peut résister et passe plusieurs heures par jour à caresser l'oiseau, à lui parler, à jouer avec etc. Puis, le temps passe, l'oiseau grandit et s'est habitué à recevoir beaucoup d'attention de la part de son maître : il se fait cocouner tous les soirs devant la télé, il reste sur l'épaule pendant que son proprio va sur internet, il participe activement aux repas en étalant de la nourriture sur toute la table, il donne son avis lorsque le proprio fait ses papiers en donnant quelques coup de becs dans les lettres. À la longue, une partie de ces activités devient agaçante pour le propriétaire qui commence malheureusement à en avoir marre que, par exemple, l'oiseau salisse la table à chaque repas. Il décide alors un jour que maintenant l'oiseau sera enfermé lors des repas. Et là, c'est le drame : l'oiseau se sent rejeté, il ne comprend pas pourquoi, pourtant lui il a fait comme d'habitude, il a suivi la routine et les règles imposés par le groupe (donc par son propriétaire et sa famille). Il vit très mal le rejet auquel il est confronté et se met donc à crier, pour attirer l'attention, pour appeler, et parce qu'il est frustré et qu'il a besoin d'évacuer son mal.

 

Pour le propriétaire incompréhensif, ça devient insupportable et l'oiseau est encore plus mis à l'écart : il lui met un drap foncé sur la cage pour le faire taire, ou l'isole dans une autre pièce pour ne plus entendre ses cris. Et l'oiseau de son côté voit que plus le temps passe, plus il le rejette, et plus il est en danger, donc il se met à crier de plus belle pour que cette situation infernale ne cesse.

 

Je pense que vous avez compris j’arrête le scénario maintenant avant de crier de frustration moi aussi.

 

Donc comment éviter ces cris ? Il y a plusieurs choses à prendre en compte.

D'une part, les règles de vie que vous choisirez d'imposer au bec crochu dès son achat devront être mûrement réfléchies. En effet, une fois que l'oiseau les aura comprises elles ne devront plus changer, car votre bec crochu n'en comprendrait pas la raison, pour lui une règle est une règle et elle ne change jamais.

 

Réfléchissez donc bien avant d'autoriser votre oiseau à faire quelque chose, par exemple :

·         Si votre oiseau passe la soirée sur vos genoux devant la télé, il fera ses déjections sur vous, êtes-vous prêt à supporter ça tous les soirs ?

·         Si votre oiseau vient à table lors du repas, il grignotera des bouts d'aliments qu'il laissera un peu partout sur la nappe, est ce que ça vous conviendra toujours ?

·         Si votre oiseau est à côté de vous pendant que vous écrivez sur de papier, il se fera un plaisir de signer à votre place en trouant les bords du papier.

·         Si vous posez l'oiseau sur votre épaule pendant que vous pianotez sur l'ordi, lui il aura aussi envie de pianoter à sa façon, il descendra sur le clavier et se mettra à essayer d'arracher les touches, ou à se balader sur les touches etc …


Alors, bien entendu, je ne dis surtout pas qu'il faut interdire tout ceci à l'oiseau : si on ne fait plus rien avec lui ça ne sert à rien de le prendre. Mais il faut réfléchir à la façon dont on va le laisser participer à notre vie.

 

En conclusion… Comment éviter les cris anormaux ?

 

Pas de routine :

Au lieu de le laisser systématiquement sortir toute la soirée, mieux vaut l'habituer dès le départ à être enfermé régulièrement pendant quelques heures : les sorties ne doivent pas être régulières, ne doivent pas suivre une routine auquel il pourrait s'habituer. Idem, ne le prenez pas tous les jours devant l'ordi ou sur le canapé, faites le de temps à autre, sans routine fixe. En contrepartie, mettez des jeux dans sa cage et apprenez lui à y jouer, quand vous le remettrez dans sa cage, il pourra jouer tranquillement pendant que vous serez occupé à autre chose.

 

Pensez à associer le fait de le remettre dans la cage pour jouer à une phrase que vous répéterez toujours à cette occasion, telle que « maintenant, joue tout seul », afin qu'il comprenne votre geste.

 

Éviter le rejet :

Pensez à mettre la cage dans la pièce où vous vivez, afin que votre oiseau puisse vous observer même lorsqu'il est enfermé. Ainsi, il n'aura pas le sentiment d'être seul, il sera entouré des membres de son groupe, même s'il est dans sa cage.

 

Ne pas céder aux tests de l'oiseau :

Il viendra forcément un jour où votre oiseau cherchera à vous tester en criant pour que vous le ressortiez de la cage. Ce jour-là, vous devrez y être préparé, il ne faudra pas réagir du tout, c'est à dire surtout pas lui parler, surtout ne jamais le chicaner. Il faudra continuer à vaquer à vos occupations comme si de rien n'était, faire comme s'il n'existait pas. Une fois qu'il se sera calmé, vous recommencerez à lui parler, à lui montrer que vous le voyez, afin de valoriser le silence plutôt que le cri. Et surtout, si vous voulez le ressortir après quelques temps, attendez un moment où il est calme depuis quelques minutes, car il ne doit surtout pas associer les cris au fait de sortir.

 

Deux plutôt qu'un :

Là encore, si l'oiseau a été habitué dès le début à vivre avec un compagnon, alors ils seront habitués à s'occuper à deux plutôt qu’à se tourner systématiquement vers vous dès qu'il s'ennuie. Deux oiseaux, c'est le meilleur moyen d'éviter ce genre de problème.

 

Mais attention, même avec deux becs crochus, il faut veiller à respecter les règles précédentes, la différence c'est qu'il n'y a aura pas ce sentiment de solitude lorsque vous les enfermerez dans la cage.

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